portraitNée, en Lorraine, dans une famille d’origine italienne, Claudine Brusorio tient-elle ce sens inné de l’Art, de cet arrière-grand-père paternel venu du Piémont et installé en Lorraine? On sait combien l’Italie est le berceau de l’Art, 64 % du patrimoine mondial de l’Art se situe en Italie. Un arrière-grand-père maternel aurait-il pu lui aussi transmettre quelque don puisqu’il fut mouleur dans une fonderie d’Art, il participa à la création du Pont Alexandre III à Paris. Toujours est-il que la fibre artistique est là: Elle veut devenir professeur de musique. Cependant, un concours au Conservatoire et un bac Musique ratés la conduisent à 20 ans vers une formation de sculpture sur bois, pendant 6 mois. Le travail sur bois requiert beaucoup de créativité et de dextérité: Elle découvre son premier matériau et se sent très vite à l’aise. Elle commence par travailler pour des ébénistes, des travaux de bas-reliefs sur des portes et des meubles, mais elle veut surtout créer, vivre de sa sculpture.

En 1984, CHATEAUGIRON près de RENNES, qui souhaite accueillir des artistes lui ouvre ses portes: Elle travaille dans une petite chapelle, chapelle qui aujourd’hui est sa GALERIE. Claudine BRUSORIO pensait s’installer pour quelques mois, elle ne repartira jamais en Lorraine. Comme une pianiste jouant sa partition, découvrant une à une les notes, elle travaille les matériaux avec audace, que ce soit le bois, la pierre, l’onyx, elle joue avec les matériaux en sculptant les drapés, les pleins, les vides. Avec patience et exigence Claudine ne suit aucune école, c’est une autodidacte qui n’a d’école que sa propre recherche, sa propre discipline. A 30 ans, sa rencontre avec Maria Zsuzsa de Faykod, sculpteur hongroise lui donne envie de travailler le marbre et elle part en Italie chercher du marbre dans ce haut-lieu qu’est Carrare. Entre elle et le marbre commence une belle histoire, un « pas de deux » : j’ose, je retiens … La matière s’exprime et l’œuvre est là arrachée à la masse.

En 2000, elle crée en Italie une œuvre majeure « LE PASSAGE », symbole de son cheminement personnel. Riche de cette force créatrice, elle part à la conquête de nouvelles lignes, de nouvelles courbes, de « l’autre côté de la pierre ». Le travail s’épure, un univers aux mille facettes et pourtant qui n’a de cesse que d’être tourné vers l’essentiel. Plus la lumière s’impose, plus les lignes sont sobres, et plus elles éclatent de générosité, plus elles relèvent du mystère. « Cet équilibre est la clé du travail » comme le sous-entend Claudine Brusorio.

En 2001, La pratique du Taï chi chuan lui confirme cette recherche de l’équilibre, la clé aussi de la paix intérieure. Les mouvements de cet art chinois vont être la source d’inspiration d’une série de sculptures.

De 2004 à 2006, pendant deux années, avec la terre, elle va apprendre la rigueur du geste juste pour la posture juste, pour que la pièce se stabilise et s’équilibre. En perpétuel mouvement, Claudine BRUSORIO, avec son insatiable soif de connaître, d’apprendre, a donné un sens réel à sa vie et à ses œuvres. Avec simplicité et générosité, elle nous murmure ce message universel, intemporel « L’équilibre, c’est aller vers la paix intérieure, c’est reconnaître la dimension intérieure de l’Etre »